Les petits billets

Alors le chômage, tu kiffes ?

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Article écrit et publié avant l’annonce de retour au confinement. 

Ce matin, je postais une photo sur Instagram (oui, oui, la cure, ce n’est pas encore pour aujourd’hui), avec pour sujet principal les œufs fraichement achetés quelques minutes plus tôt au Monoprix de mon quartier. Jusque-là, pas très intéressant, je vous le concède. Mais voilà, tout était dans la légende « Happy chômage ! Quand ta sortie du jour, c’est pour aller acheter des œufs » (pour la punchline, on repassera). Pas moins de deux minutes plus tard, les messages commençaient déjà à se battre en duel « Quoi, t’es au chômage ? », « Tu as quitté ta boite ? », « Mais non ? Depuis quand ? ».

6 mois, 28 jours et environ 15h bien passées (pour ne pas dire 7 mois)… que je suis au chômage ! Alors, attention, mes amis, c’est là que ça se complique ! Au chômage, oui ! Mais au chômage partiel.

Ce que cela signifie ? Honnêtement, d’un point de vue économique, je ne sais même plus mais selon la personne à qui vous posez la question, la définition est assez intéressante :

Selon mon cabinet de conseil : « Alléluia, les aides de l’État sont prolongées ! Nous allons pouvoir éviter les licenciements ce mois-ci et continuer à figurer dans le palmarès TOP EMPLOYER ».

Selon mes amis : « Attends, tu es payée à rien faire ? Ouais, donc tu n’es pas au chômage, tu es en vacances ! La chance, j’aimerais tellement avoir tout ce temps pour moi ! Je ferais tellement de choses à ta place. »

Selon mes parents et ma famille : « Toujours aucune mission ? Rien du tout ? Et du coup qu’as-tu fait aujourd’hui ? C’est quoi ton programme pour la semaine ? Les mois à venir ? 6 mois quand même … ! »

Selon mes colocs « Du coup Cendrillon, comme tu as largeeee de temps (expression peut-être déjà obsolète à l’heure où j’écris), il ne faudra pas oublier le linge, la vaisselle, l’aspirateur, les poils du chat, la poubelle à sortir, le papier toilette à racheter … et si tu as fini, bah, tu peux recommencer demain »

Selon le café d’en bas : « Ah bonjour ! Un latte, lait d’avoine et un verre d’eau comme hier ? »

Selon mon psy : « L’important, c’est d’entrevoir des perspectives, de se fixer des objectifs mais tout en restant patient avec soi-même. Au vu du contexte … »

Selon ma naturopathe : « Alors vous avez plusieurs fleurs de bach qui vous aideront à maintenir votre créativité et à ne pas sombrer dans la dépression. Et surtout aller marcher, beaucoup, beaucoup de marche pour éviter de grignoter ! Ah oui, il pleut et il fait 7 degrés ? »

Selon mon prof de sport (imaginaire en ce moment, puisque je fais tout sur une appli, seule, enfin mon tapis et moi-même, donc, oui, seule) : « Séance de sport à 15h, tu dois être influenceuse, non ? »

Selon l’État : « La France souffre aujourd’hui d’un déficit de plusieurs milliard d’euros … Comment va-t-on s’en sortir ? Impôts, taxes, impôts, taxes, c’est la roue de la Fortune : jackpot ou banqueroute, à vous nous de choisir  »

Selon moi : « Je vous écris un papier sur le sujet, ça m’occupera 1h aujourd’hui et je pourrai l’ajouter au programme envoyé à mes parents, mes grands-parents, mes oncles et tantes, tout en dégustant un latte au lait l’avoine, entre deux séances de sophrologie et d’abdos intenses/brûleurs de graisse pour éviter la dépression et une future obésité, et en me demandant comment je vais pouvoir remercier l’Etat pour ses aides (et ses impôts) et mon cabinet de ne pas m’avoir encore licenciée ».

Non plus sérieusement, on en parle de cet entre-deux ? Un peu le cul entre deux chaises ? Ni vraiment au chômage, ni vraiment au travail, le masque sur le visage toute la journée, sans pouvoir profiter des joies de l’entreprise ou de tousser dans le métro de peur d’être mal regardé(e).  

Alors je ne vais pas vous mentir, la plupart du temps, j’adore cette liberté de pouvoir organiser mes journées comme je l’entends. Sport, douche, séchage de cheveux, podcast, petit café, pause pipi, grande gorgée d’eau, lecture d’un article, machine à laver, aspirateur, vaisselle, repas du midi, deuxième grande gorgée d’eau, expo (les journées les plus culturelles de la semaine), méditation, re-pause pipi, machine à étendre, Netflix, repas du soir, petit(e) verre bouteille entre amis, sommeil réparateur à minuit … Jusqu’ici, je m’en sors plutôt pas mal. Je suis assez fière de tous ces projets que j’ai déjà pu lancer en 6 mois et je ne compte pas m’arrêter là.

Mais pour ceux qui sont comme moi, il y a aussi ces journées moins remplies, entre gorgées d’eau et pauses pipi, ciel noir et pluie battante, ces journées qui nous semblent vides et peu constructives (le premier qui me demande pourquoi je n’en profite pas pour partir en vacances aura le droit à un sacré MP). Dans ces moments-là, j’essaie de prendre du recul, pour mieux mettre en perspective ce qui m’arrive, pourquoi j’en suis là et comment je peux avancer malgré cet obstacle. Oh putain, je parle comme mon psy.

Non je mens ! Je pleure un bon coup en pensant à mes amis qui ne comptent pas leurs heures parce qu’ils ont UN TRAVAIL, je relativise en me disant que ça pourrait être pire – c’est vrai je pourrai être au chômage, ne pas être payée et ne pas avoir un compte Netflix – et je me remets sur un projet, je sors prendre l’air (merci ma naturopathe), je compte les petites croquettes laissées par le chat de mon coloc sur le sol et que je vais finir par balayer, j’écris quelque chose de profond qui parle à tous ceux qui me lisent et surtout, surtout, je couche sur un papier mon programme de la journée – sait-on jamais si les parents appellent ce soir !

Alors, du chômage ou du travail, du travail ou du chômage, que choisir ? Je pense que ce débat restera sans fin. 

Du coup aujourd’hui, comme je ne saurais pas trop vous dire si je vis plutôt l’une de ces journées particulièrement productives ou non, j’ai eu l’idée de lancer un nouveau projet.

Cela trotte, cela trotte depuis un moment. Et puis, comme ce n’est jamais le bon moment, aujourd’hui, à 15h28, j’ai décidé que c’était le BON moment ! Je vous raconterai un jour l’histoire du pourquoi et du comment, mais comme c’est peu chiant, et qu’on est pas là pour ça, je vais plutôt vous dire ce qui vous attend.

Pour être honnête, rien de bien folichon (j’adore cette expression), pas de codes promos ou de nouvelle tenue du jour, juste ce qui me passe par la tête, les bons jours comme les moins bons. L’idée, c’est de vous partager chaque semaine, les petites choses de la vie, dans lesquelles vous pouvez vous retrouver (ou pas). C’est un peu ma happiness therapy à moi, que je pose là, entre deux activités bien prenantes de ma journée (non ce n’est rien, ça me fait plaisir), sans tabou, sans filtre et sans raccord (ou si peu28

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