On en parle

Commerces : essentiels, mon cher Watson !

Mamiche

Boulangerie Mamiche

« C’était prévisible mais ça reste un coup de massue […] Je croise les doigts pour que ce deuxième round ne nous mette pas K.O et je sais que vous l’avez entendu de partout mais votre soutien et votre fidélité est tout ce qui battre le cœur de mini-entreprises comme Au temps pour moi et j’espère que vous serez à nouveau au rendez-vous ».

Au temps pour moi.

Ce matin, alors que je prenais le RER pour me rendre chez le médecin, je faisais la liste dans ma tête de toutes ces choses « essentielles » que j’avais besoin d’acheter. Mais si vous savez, des livres, quelques amandes et autres friandises bio, mes produits pour la peau et de nouvelles culottes – parce que ça fait bien 3 semaines que je tourne avec les mêmes et que merde, je suis une femme, j’ai besoin de changement. Ne parlons pas de tout un tas d’autres besoins plus essentiels, si vous voyez ce que je veux dire ! Hé, j’ai dit « essentiels » pour moi, pas forcément pour vous. Ce qui pose d’ailleurs réellement la question de ce que l’on considère vraiment comme essentiel.

Alors que Jean Castex, notre cher Premier Ministre, a annoncé la fermeture, dès demain, des rayons de produits « non essentiels » des grandes surfaces (vous voyez, nous en revenons au même débat), je vous propose aujourd’hui un article un peu spécial.  

Spécial parce qu’il n’est pas de moi.

Spécial parce qu’il dit tout haut ce que l’on pense tout bas.

Spécial parce qu’il rappelle le lien humain de ces petits commerces de proximité qui animent la vie de nos quartiers.

Spécial parce qu’il interroge la notion d’essentiel.

Spécial parce qu’il nous invite, en cette période si difficile (mais pas que), à être solidaires.

Bonne lecture !

Un article écrit par Elodie Dessors (on espère que ce ne sera pas le dernier)

Depuis l’allocution présidentielle du 28 octobre dernier, le débat fait à nouveau rage sur la notion de « commerce essentiel ».

Mais oui tiens, un commerce essentiel, c’est quoi ?

Du latin essentialis – « qui a trait à l’essence » – se dit de quelque chose qui est indispensable, nécessaire à l’existence. D’une grande importance. Capital, fondamental, primordial.

Par opposition, donc, à ce qui serait superflu voire inutile, l’essentiel relèverait de la survie : s’alimenter, dormir, se soigner.

Mamiche
Mamiche
Mamiche

Boulangerie Mamiche

Cependant, peut-on vraiment accepter comme une vérité générale ce qu’une poignée de technocrates a voulu nous imposer au détour d’un arrêté ?

Cette dichotomie essentiel vs. non-essentiel ne serait-elle pas en fait d’une grande relativité, propre à chacun, ses goûts, son âge, sa profession, son genre, sa culture, son éducation, son époque et sa position géographique ?

C’est sûr que l’on imagine mal notre Premier Ministre s’offusquer de la disparition des mascaras dans son supermarché (s’occupe-t-il encore simplement de ses courses, lui, mais ceci est un autre débat). A contrario, a-t-on vraiment besoin de ces nouvelles coques de téléphone vendues aux pieds de nos immeubles ?

Au nom de quoi certaines choses seraient-elles plus essentielles que d’autres ?

Le risque de contamination, parait-il. Si quelqu’un peut m’expliquer comment le virus se propage plus devant des livres, des petites culottes et des eye-liners que face à des carottes et du PQ, je suis preneuse.

Et comment cette mesure favorisera les commerces de proximité indépendants forcés de fermer leurs portes plutôt que les grands méchants loups de la vente en ligne, aussi.

Ce combat est futile, me direz-vous, celui d’une poignée d’intellos bobos. D’autres causes sont plus urgentes à défendre.

Miyam

Miyam, marché couvert de produits frais. 

Pourtant, la (sur)vie de ces commerçants et de leurs employés, pénalisés par ces nouvelles restrictions d’activité, pour beaucoup déjà bien amochés par le cumul des épisodes gilets jaunes / grèves / confinement 1 – qui sommes-nous pour la juger moins essentielle ?

Buy Local or Bye Local. Voici ce que j’ai pu lire ce matin. Oui, militer pour que tous les commerces puissent exercer, et les soutenir toute l’année, pas seulement lorsque nous sommes confinés, ce n’est pas la démonstration d’un consumérisme effréné, mais ça peut être un acte citoyen, un geste de solidarité.

Car un commerce essentiel, ça ne remplit pas seulement le frigo et l’estomac. Ça nourrit aussi l’âme et l’esprit, ça réchauffe les cœurs et illumine des journées.

Ça (re)crée des liens et des repères spatio-temporels. Ça force à lever les yeux, et parfois, juste à se lever.

Un commerce essentiel, ça vous maintient en vie, vous, votre ville et votre quartier. 
C’est le bruit, la couleur, les odeurs. Ça redonne foi par sa singularité.

Ça peut s’organiser, s’adapter, se limiter, pour ne pas contaminer.

Un commerce essentiel, ça retrace des histoires, des souvenirs, les bons, ceux qu’on veut raconter. Ça fait rêver, voyager.

Ça assouvit nos besoins et nos envies. Ça reflète nos valeurs et nos principes aussi. Ça évolue avec le temps, les saisons et les déménagements.

Derrière chaque commerce essentiel, il y a des passionnés qui ont troqué stabilité pour un projet.

Un commerce essentiel, qui pour moi l’est…ne l’est pas forcément pour vous, c’est vrai.

Ou comme Antoine de Saint-Exupéry le disait : « on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ».

librairie
Librairieducanal

Librairie du Canal

Essayons de ne plus catégoriser, diviser, ceux qui tentent simplement de commercer.

Inspirons un bon coup – toujours masqués – et réfléchissons lors du prochain euro dépensé.

Si vous êtes à court d’idées, consultez le site Petits Commerces qui répertorie partout en France les épiceries, cavistes, libraires et autres commerces indépendants près de chez vous, ainsi que celui d’Epicery pour être livré à domicile et de La Ruche qui Dit Oui pour soutenir directement vos producteurs locaux.

Et voici une petite sélection – non exhaustive et totalement subjective – de commerçants de quartier engagés et d’autres en ligne toute l’année, qui me sont essentiels, surtout confinée.

Pour encourager les circuits courts, (bien) s’alimenter et tenter le zéro déchet : 

Parce que le gluten, il y a que ça de vrai : 

Parce qu’on a parfois besoin d’un bon café, voire d’un déj à emporter : 

Partisan, My Parisian Life

Café Partisan

Pour lire : 

(Pensez à regarder toutes les librairies de votre quartier, beaucoup permettent le click&collect)

Pour se décarboniser : 

Pour entretenir votre beauté (sans polluer) : 

Pour rester bien habillé.e et commencer les cadeaux de fin d’année : 

Pour picoler et un repas iodé : 

Et vous, quels sont ces commerces de proximité que vous considérez comme essentiels ? Partagez-nous ces bonnes adresses (où que vous soyez) qui vous font du bien ! 

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