Et quel destin pour en arriver là elle en est aujourd’hui !
Si je devais vous parler de Pénélope, ou plutôt de Péné ou Pénouche pour les intimes, je vous parlerais avant tout d’audace, de culot et d’une bonne dose de bonne humeur ! Pénélope Bœuf est auteure, comédienne, scénariste, podcasteuse et fondatrice du studio de production de podcasts « La toile sur écoute », mais aussi entrepreneuse et speakeuse.
Mais avant d’être tout cela, Pénélope en a fait du chemin. Avec elle, chaque jour est une nouvelle aventure.

MOI, PÉNÉLOPE
Il m’aura fallu 35 ans pour comprendre qu’on pouvait se créer son propre métier.
A l’aube de mes 35 ans et après avoir travaillé pendant 10 ans dans des entreprises de renom (parce qu’il parait que des gros noms sur un CV, c’est mieux pour sa carrière).
Publicis, OUï FM, M6, Groupon, NRJ, Guide MIchelin – j’ai décidé que je ne voulais plus rentrer dans les cases qui m’étaient imposées mais plutôt créer ma case.
Et si je racontais des histoires ? Et si je donnais des idées ?…
… Et, La Toile Sur Ecoute, studio de narration est né ( sans péridurale ).
Une évidence.

Aujourd’hui, « La toile sur écoute », c’est 9 chaînes de podcast et plus de 2,5 millions de téléchargements.
- #LARNAQUE : Chroniques d’une jeune trentenaire parisienne – 8 saisons – 112 épisodes
- #PENNY FROM PARIS : Adaptation de L’arnaque en Anglais.
- #PIQUEPAROLE : Audiopics, portraits racontés à la 1ère personne du singulier – format 12 min
- #KUPLA : Comédie en 8 épisodes de 15 minutes
- #RAP&ROLL : comédie en 8 épisodes de 15 minutes
- #LA PARISIENNE : Conversation entre Siri et une parisienne
- #JOURNAL D’UNE CONFINÉE / DÉCONFINÉE / RECONFINEE : Chroniques courtes quotidiennes pendant la durée du (dé)(re)confinement.
- #LACARTE PODSTALE
- #123FICTION
Cela fait maintenant plusieurs années que j’écoute les podcasts de Pénélope. Je crois même que je la suis depuis ses débuts. Alors bien sûr, quand j’ai pensé à qui m’inspire souvent et qui surtout me fait relativiser mes moments de ridicule, j’ai pensé à Pénélope. J’avais envie de vous la faire rencontrer au travers d’une conversation plus que d’un interview (pour ceux à qui cela ne fait pas déjà 2 ans que j’en parle). Et c’est vraiment ce que nous avons eu, une conversation. J’étais chez moi sur mon canapé, comme si j’appelais une amie de longue date, après avoir attendue 2h devant ma porte que le serrurier réussisse à l’ouvrir (je vous jure que ce n’est pas une blague).
C’était drôle, c’était sympa, c’était léger. Pénélope m’a parlé de son quotidien, de ses envies, de ses prochains projets et surtout de la nécessité d’oser et de savoir provoquer les opportunités.
Driiiiing, driiiiiing ….
Inspire : Allô Pénélope ? Comment vas-tu ? Comment vis-tu le confinement ?
P.B : Honnêtement, je le vis plutôt bien. Même en dehors du confinement, je passe mes journées à écrire et je travaille depuis chez moi, donc cela ne me change pas plus que d’habitude. Mais bien sûr ce qui me manque, ce sont les restaurants, les bars, les cinémas, les théâtres, et ma bande de copains !
Inspire : Pareil pour moi finalement (rires). Cela fait maintenant 9 mois que je suis au chômage partiel, alors confinement ou pas … Ce qui me manque surtout, c’est de pouvoir voyager comme avant. Alors dis-moi, si tu devais te définir en un mot ?
P.B : Je dirais « audacieuse ».
Inspire : Selon toi, c’est quoi être bien dans ses pompes ?
P.B : Alors, déjà, c’est très compliqué d’être bien dans ses pompes. Pour moi, être bien dans ses pompes, c’est être bien dans son corps et dans sa tête. C’est le travail de toute une vie, enfin, encore une fois, c’est selon moi. (rires)
Aujourd’hui, je dirais que je me sens bien dans mes pompes parce que je sais qui je suis. Je ne sais pas forcément où je vais mais pour le moment, j’ai trouvé ma place, j’aime ce que je fais, ce que je crée, ce que je partage.
Mais ça a été long ! J’ai bossé haha ! Ca a été très dur pendant des années – je ne me sentais jamais vraiment bien, ce que je faisais ne me rendait pas heureuse. Et puis un jour, j’ai dit « stop ».
Je me dis aussi que rien n’arrive pas hasard. Il y a quelques années, alors que je travaillais chez NRJ, et que cela ne se passait pas très bien, j’ai organisé un événement autour des barbes à papa. Et la prestataire que j’ai contactée à l’époque est aujourd’hui devenue une très bonne amie. C’est pour cela, que même dans les pires moments, même lorsqu’on se sent dépassé ou seul, il y a toujours quelque chose à apprendre de ces expériences, quelque chose de chouette qui peut en ressortir.
Inspire : Qu’est-ce qui te plait le plus dans ton métier ? Ce que tu apprécies le moins ?
P.B : Ce que j’aime le plus ? C’est simple, c’est justement de ne pas avoir un seul métier, ne pas avoir une étiquette. Je hais les étiquettes. Aucune de mes journées ne se ressemble et c’est ce que j’aime.
Je serais totalement incapable de passer 6 mois rien qu’à écrire. J’ai besoin de faire plusieurs choses en même temps. J’écris le contenu de mes podcasts, j’enregistre, j’écris mon prochain livre, je prépare des conférences, j’interviens auprès des marques, je fais de la veille … Je crois que c’est pour ça que j’ai toujours autant aimé les CDD (rires).
Et ce que j’aime le moins ? Sûrement le manque de stabilité financière. Je suis sans cesse en train de chercher des nouveaux projets pour anticiper le futur. Et en même temps, c’est ça qui me fait lever le matin ! Je trouve ça très excitant.
Inspire : Est-ce que c’était difficile, à tes débuts, d’expliquer ce que tu faisais et d’être reconnue ?
P.B : Quand on me demandait « Tu fais quoi dans la vie ? », je ne savais pas quoi répondre. Aujourd’hui, je n’ai pas de métier bien défini, mais ça ne me dérange plus parce que j’aime tout ce que je fais et j’adore dire que mon métier est de « raconter des histoires » !
Inspire : Comment ont réagi tes proches, ta famille, quand tu as voulu te lancer ?
P.B : Haha, bonne question ! Mes amis m’ont dit « Fonce, c’est génial comme idée ! ». Mes parents et ma sœur, après m’avoir vu changer de jobs à peu près 10 fois, m’ont simplement dit « Lance toi, on verra bien dans 6 mois ! ». Plus sérieusement, mes proches me soutiennent énormément.

Inspire : Comment travailles-tu tes textes ? Où trouves-tu tes inspirations ?
P.B : J’adore la page blanche, alors dès qu’une idée me vient, je me lance et j’écris. Alors attention, j’adore la page blanche mais pas avoir carte blanche. J’ai besoin d’un cadre, d’un thème, d’une direction, c’est ce qui m’aide à me lancer.
Généralement, j’écris mes textes de podcasts d’une traite et je ne les retravaille que très peu, c’est ce qui fait qu’ils restent authentiques et naturels quand je les enregistre. Je laisse peu de place à l’improvisation. Mes bourdes, mes gaffes, mes fautes de langage sont – plus ou moins – écrites mais j’aime quand même bien sortir de mon cadre de temps en temps, j’ai l’impression de me mettre en danger.
Pour mes inspirations, je n’en ai aucune idée. Je puise énormément dans mes 15 dernières années de recherche de moi-même. A cette époque, je refoulais toutes mes envies, toute ma créativité et aujourd’hui, je les laisse complètement s’exprimer. Tout a besoin de sortir !
Petite, je mentais énormément, j’inventais des histoires. C’est un peu comme un retour en enfance !
Et puis, il y a les gens aussi. Je m’inspire beaucoup de leurs histoires, de leurs conversations, des situations que j’observe. Je les écoute dans le métro, quand je suis assise à un café, quand je marche dans la rue, je reste alerte un peu tout le temps.
Inspire : L’épisode ou les épisodes que tu as pris le plus de plaisir à réaliser ?
P.B : Mmmh, pas facile mais je dirais tous les épisodes de Pique Parole. C’était énormément de travail mais je me suis éclatée à les préparer et à interviewer toutes ces personnes.
Inspire : Pourquoi ces personnes-là en particulier d’ailleurs ?
P.B : J’adorais leur parcours. C’était souvent des relations de relations, des personnes que je connaissais depuis longtemps ou que j’avais eu l’occasion de rencontrer au cours des dernières années et qui m’avaient beaucoup marquées.
Inspire : Et sinon ?
P.B : Sinon, je dirais que ma plus belle fierté, c’est le podcast Kupla, une comédie sur laquelle j’ai travaillé de A à Z. Je l’ai écrite, je l’ai enregistré et monté toute seule. Pleins de choses n’allaient pas évidemment (dans la prise de son et dans le scénario !) mais c’était la première fois que je me lançais dans un projet comme celui-ci et j’ai pris énormément de plaisir à le faire.
J’ai de beaux souvenirs de Rap and Roll aussi. Cette fois-ci, il y avait un vrai planning, un ingénieur du son. On était 12 à la maison pendant 3 jours, c’était génial ! Et en plus, on a réussi à tenir les délais donc c’était royal !
En fait, plus c’est difficile, plus il y a de travail, de nouveauté, plus je m’éclate ! Pour réaliser un épisode de 10 min, c’est plus de 20h de travail au total.

Inspire : Ah oui, quand même ! Et si on devait d’une rencontre ou d’un événement qui t’a beaucoup marqué ?
P.B : Un de mes anciens patrons, Bruno Vinay, un ami aujourd’hui, que j’ai connu lorsque je travaillais à Saint-Tropez et qui, un jour, pendant un déjeuner, me dit « Pénélope, il te faut un projet, des perspectives ». C’est lui qui m’a poussée à me lancer et grâce à qui, j’en suis là aujourd’hui.
Pour ceux que cela intéresse, petite rétrospective de cette fameuse conversation :
– Pénélope, il te faut un projet, des perspectives.
– Je ne suis pas adaptée à l’entreprise, Bruno.
– Créé ton entreprise.
– Je l’ai déjà fait. On était deux. Je ne veux pas monter une boite seule.
– Pourquoi ?
– Parce que c’est perdu d’avance.
– Alors crée ta marque !
– De quoi ?
– Ta marque. Pénélope Boeuf.
– Hahahahahahahhahahahhahahahahahhaha
– Tu es un produit Pénélope. Tu as déjà le nom. Un nom pareil ça ne s’invente pas. Tu as une voix. Tu as un sens business. Tu racontes des histoires mieux que personne. Lance toi dans le podcast !
– C’est quoi un podcast ?
– Du contenu audio que tu crées toi-même et que tu postes sur internet.
– Ah marrant ! Et je raconte quoi ?
– Tu vas trouver.
Si vous voulez d’ailleurs en savoir plus sur le parcours de Pénélope, je vous invite à lire sa page « Comment j’ai atteint le million d’écoutes ? »
Comme quoi, les rencontres, ça a vraiment du bon. Même des années plus tard, quand on s’y attend le moins. Un mot, un conseil et votre vie peut complètement basculer. Mais revenons à ma conversation avec Pénélope !

Inspire : Selon toi, la chance, elle se saisit ou elle se provoque ?
P.B : Pour moi la chance ne se provoque pas mais l’opportunité se crée.
Bien sûr que tout est une question de timing mais je fonctionne quand même beaucoup au culot ! C’est pour ça qu’il y a des choses qui se passent, c’est parce que je provoque des opportunités et que je les saisis.
Prenons l’exemple de ton mail. Je t’avais dit que j’avais pas mal de travail cette semaine et que je préférais donc que tu m’envoies tes questions. Pourtant, tu as insisté, tu en as remis une couche, en me redemandant s’il était possible de s’appeler et de faire cet interview de vive voix. Effectivement, qu’est-ce que tu risquais ? Au pire, je t’aurais trouvé chiante et soulante, au mieux, je te répondais que j’étais partante pour qu’on s’appelle ! C’est ça, provoquer des opportunités. Oser.
Inspire : Quand as-tu fait le plus preuve de culot ?
P.B : Tous les jours, je dirais. Hier, je voulais envoyer un email à une marque avec laquelle je voulais absolument faire une collaboration. Après pas mal de recherches, j’ai fini par trouver l’email en question et je leur ai écrit en me faisant un peu passer pour une grande star du podcast. Haha. Je ne sais pas ce que ça va donner mais au moins j’aurais essayé !
Inspire : Est-ce que tu peux nous parler un peu de ton livre et de ton spectacle ? Où en sont-ils ?
P.B : Alors, pour le spectacle, c’est dans les choux mais pas uniquement à cause du confinement, c’est aussi parce que je ne me sens pas encore à l’aise pour monter sur scène. Je sais qu’il faut que je fasse rire les gens et j’ai peur de ne pas y arriver.Côté écriture, je travaille en ce moment sur un livre (oui en plus du mien) – Un livre sur le podcast – qui devrait paraître en avril ou mai.En ce qui concerne mon livre – Les aventures de Pénélope Bœuf – le premier confinement m’a permis de le retravailler. C’est un peu une surprise mais il va prendre une forme différente de celle que j’avais imaginée.
Il ne s’agira plus d’un seul livre mais d’une collection de 4 tomes. Ça devrait sortir en mars 2021… Si tout va bien.
Inspire : C’est génial ! Que des bonnes nouvelles ! Et peux-tu nous parler de tes prochains projets pour la Toile sur Écoute ou de tes prochaines envies ?
P.B : Bon, je ne veux pas m’avancer mais il est possible que le podcast l’Arnaque soit adapté à la télévision.
Sinon, je viens de sortir le 2ème podcast de Meetic et pour 2021, ce sera la publication de mes deux premiers livres et de l’écriture, de l’écriture et encore de l’écriture.
Inspire : Comment arrives-tu à tout gérer ?
P.B : J’aime ce que je fais donc même si cela représente beaucoup de travail, que je ne dors pas beaucoup, que je suis souvent prise le soir et les weekends, j’y prends du plaisir. J’adore bosser parce que je n’ai pas l’impression que c’est du travail.
Au moins confinée, je n’ai pas l’impression de rater des soirées ou des moments entre amis.
Inspire : Que fais-tu si tu es bloquée, en panne d’inspiration ?
P.B : Je vais prendre l’air, je me change les idées. C’est souvent pendant une conversation avec mes amis qu’une idée me vient. C’est pour cela que je passe autant de temps au téléphone (rires).
Inspire : Tu fais d’autres choses pour te changer les idées ?
P.B : Un truc que j’adore faire, c’est du punch boxing – moitié cardio, moitié boxe – ça défoule, c’est juste ce qu’il me faut ! Avant le confinement, je pratiquais ce sport une heure par jour.
Sinon je regarde pas mal de films, presque 2/3 par jour, je suis un peu une obsédée des histoires. Je me projette et je me retrouve très facilement dans la fiction.
Inspire : J’ai envie de risquer de te poser une question. Si tu avais une baguette magique là maintenant, qu’en ferais-tu ?
Pour ceux qui veulent comprendre cette private joke, absolument hilarante, d’ailleurs je crois que Pénélope n’arrivait plus à s’arrêter, je vous invite à regarder « Le son de ma voie » présenté par Pénélope elle-même.
P.B : Évidemment, il y a bien quelque chose que je ferais si j’en avais une. Je transformerais mon appart en loft. C’est mon rêve de pouvoir avoir un loft rien qu’à moi. Ce jour-là, j’aurai réussi !
Inspire : Si tu devais donner un conseil à quelqu’un qui veut se lancer dans le podcast ?
P.B : Il ne faut pas hésiter, ne pas avoir peur, surtout du regard des autres. Si on se trompe, si on échoue, il n’y a pas mort d’homme !

Inspire : Du coup, le stand-up, c’est pour bientôt ?
P.B : Haha, joker.
Honnêtement, si je suis aussi motivée et que je fais autant ce que j’aime, c’est surtout parce que j’ai la trouille de mourir avant d’avoir pu faire tout ce que je voulais. La vie est déjà trop courte alors en plus si on la passe à faire des choses qui ne nous rendent pas heureux… En ce moment, j’ai peur de mourir avant que mes livres ne soient publiés ahhaha – Ce serait quand même con ! Enfin… ça ne m’empêche pas de continuer à fumer !
Et je pense que c’est justement notre instinct de survie, cette capacité à savoir que nous allons, un jour, mourir, qui nous permet de faire des trucs incroyables. L’humain est plein de ressources, on trouve toujours un moyen de rebondir !
Après 15 ans à m’être cherchée, j’ai enfin réalisé qu’il fallait que je change radicalement de vie, que c’était une question de survie, un besoin. Il faut savoir s’écouter.
Le temps c’est magique, c’est comme un médicament. Pourtant c’est drôle, j’ai autant peur du temps qui passe que des médicaments ! Oui, je sais, je suis un peu hypocondriaque (rires).
Moi aussi, j’ai ri évidemment !
Inspire : Un message pour toutes celles et tous ceux qui t’écoutent quotidiennement ?
P.B : Merci mais juste merci ! Je crois qu’ils ne se rendent pas compte à quel point je leur suis reconnaissante. J’ai toujours trouvé les chanteurs ridicules quand ils remerciaient à la fin des concerts mais en fait, j’ai envie de faire pareil, alors juste, merci, merci pour tout.
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