Les petits billets

Tout va bien aller

tout va bien aller

C’est une phrase qui m’a été soufflée cette semaine. Enfin, pas seulement à moi. Mais je me suis sentie touchée par ces quelques mots. « Tout va bien aller ». Des mots réconfortants et pleins d’optimisme, qui nous font presque oublier l’espace d’un instant le chaos qui règne dehors.

Ce matin, alors que les nuages laissent place au ciel bleu et au soleil, je me répète cette phrase. J’ai envie de l’adresser à tous ceux que je croise dans la rue et dont les traits sont cachés par les masques qu’ils portent. Je n’arrive plus à distinguer les sourires, les moues, les pincements de lèvres. J’essaie de lire dans leurs yeux, de deviner s’ils vont bien, s’ils sont anxieux, s’ils sont sereins, s’ils ont peur, s’ils sont confiants, s’ils sont heureux tout simplement.

Je ne sais pas pour vous mais, confinée, j’ai cette impression que le temps passe plus vite, qu’il me file entre les doigts. C’est peut-être les jours qui ont raccourci ou les jours de pluie qui me donnent l’impression que la journée est encore plus courte, que j’ai moins le temps de faire les choses. Ou c’est peut-être encore cette sensation que les jours se ressemblent, qu’ils ne sont plus rythmés par nos sorties, nos allers et venues, nos weekends improvisés, nos vacances bien méritées au soleil pour échapper au froid et à l’humidité de l’hiver.

Une amie réalisait ce matin que cela faisait maintenant un an qu’elle n’était plus avec son copain. Moi, je réalisais qu’il y a un an je voyageais à Tokyo, seule, sur un coup de tête, sans imaginer une seule seconde ce qui arriverait quelques mois plus tard. Sans pouvoir imaginer que je ne voyagerais plus de sitôt. Sans pouvoir imaginer, qu’un jour, la maison de mes parents, puis mon appartement deviendraient à la fois mon lieu de travail, ma salle de sport, mon cinéma, mon théâtre, mon bar en terrasse, mon café du matin.  

Tout va bien aller.

13 novembre. Une autre date à ne pas oublier. Une date qui nous fait réaliser que 3 ans ont déjà passé. J’arrive à peine à réaliser tout ce qu’il a pu se passer en déjà 3 ans.

J’allais commencer mes tout premiers stages en Marketing, j’allais partir vivre au Mexique, j’allais partir travailler à Londres, j’allais être diplômée d’École de commerce, j’allais partir en voyage pendant 4 mois à l’autre bout du monde, j’allais signer mon premier CDI, j’allais vivre des hauts et des bas, j’allais faire des rencontres, j’allais être confinée, j’allais être déconfinée puis reconfinée, j’allais perdre des personnes auxquelles je tiens …

Mais à chaque fois que j’allais vivre des moments de doute, des moments de peur, des moments de remise en question, des moments où j’aurais aimé que le temps s’arrête, qu’il me laisse reprendre ma respiration, j’allais entendre ces 4 mots. Tout va bien aller.

Parce que c’est ça la vie finalement, non ? Des moments où tout semble nous échapper, où le sort semble s’acharner contre nous et d’autres, où tout semble facile, évident, comme écrit. Et entre les deux, un « Tout va bien aller ».

Bon dimanche. 

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